Les dons du Saint-Esprit (1/7): LE DON DE LA CRAINTE DE DIEU

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Aujourd’hui, en cette fête de la Pentecôte, nous célébrons la descente du Saint-Esprit.

Quel changement extraordinaire nous voyons chez les apôtres ! Eux, qui étaient timides et craintifs, deviennent, grâce à la présence de l’Esprit Saint, de puissants messagers de l’amour de Dieu ; et ils annoncent hardiment l’Évangile. Le grand miracle que chacun des auditeurs – venant des coins les plus divers du monde – ait pu comprendre le message des apôtres dans sa propre langue (cf. Actes 2:6) était un signe pour l’avenir. C’était comme si, pendant un instant, la confusion des langues avait été abolie, de sorte que lorsque les apôtres proclamaient les merveilles de Dieu, tous les gens pouvaient les entendre.

Nous voyons donc que l’Esprit Saint a été envoyé par le Père et le Fils pour l’évangélisation ; pour poursuivre l’œuvre du Seigneur, en éclairant, en fortifiant et en animant l’Église, qui avait reçu du Ressuscité le mandat d’aller dans le monde entier et de proclamer la Bonne Nouvelle (Mt 28,19-20). L’Esprit Saint est donc le grand évangélisateur.

Mais, en même temps, il est aussi le maître de notre vie intérieure. Il nous conduit à la conversion et nous fait avancer sur ce chemin, afin que notre cœur soit transformé. Le Saint-Esprit veut façonner nos âmes à l’image de Dieu. Dans ce but, il nous invite et nous pousse à pratiquer les vertus, et lorsque nous nous heurtons aux limites de notre nature déchue, il vient lui-même à notre aide avec ses sept dons, qui « complètent et mènent à leur perfection les vertus” et « rendent les fidèles dociles à obéir avec promptitude aux inspirations divines. » (Catéchisme de l’Église catholique, 1831).

Nous voulons donc méditer sur chacun de ces sept dons du Saint-Esprit tout au long de l’Octave de Pentecôte, pour comprendre comment ils transforment notre âme. Aujourd’hui, nous commençons par le don de la crainte de Dieu.

« La sagesse commence avec la crainte du Seigneur. » (Ps 111, 10a).

L’esprit de la crainte de Dieu suscite une profonde aversion pour le péché dans l’âme de la personne qui vit en état de grâce. Ainsi, elle reconnaît clairement son pouvoir destructeur, et elle est bien conscient qu’avec le péché, la majesté et l’amour de Dieu sont offensés.

C’est l’une des premières leçons que le Saint-Esprit donne aux âmes qui aspirent sincèrement à la sainteté, car il veut les préparer à parcourir le chemin de l’unification avec Dieu.

Lorsque le don de la peur devient effectif, l’âme s’est déjà éveillée à l’amour. Elle comprend clairement que seul le péché peut la séparer de Dieu. Elle reconnaît le Seigneur comme un Père aimant, et a donc envers Lui le respect d’un enfant envers son père. Elle ne veut rien faire qui puisse la séparer de l’amour de Dieu ou l’offenser. Ainsi, elle essaie de vivre avec une grande vigilance.

Dans son effort pour éviter tout ce qui pourrait affecter sa relation avec Dieu, l’âme n’est pas mue par une crainte servile, qui craint avant tout le châtiment. Au contraire, l’esprit de la crainte de Dieu lui insuffle une sensibilité et une douceur croissantes envers Dieu. Si elle suit ses mouvements, elle sera conduit à un abandon toujours plus généreux au Seigneur.

L’âme reconnaît, d’une part, la grandeur incommensurable de Dieu et, d’autre part, son infinie miséricorde. Cette double compréhension fait mûrir dans l’âme le don de la crainte, qui se déploie harmonieusement dans la vie spirituelle. La juste révérence devant Dieu, associée à l’amour pour Lui, rend l’âme toujours plus réceptive à la présence de Dieu.

La révérence – la crainte devant la sainteté de Dieu – empêchera toute familiarité excessive dans les relations avec Lui. En même temps, une véritable familiarité avec notre Père céleste nous empêchera d’avoir une grande distance dans notre relation avec Lui, ce qui pourrait rendre la vie spirituelle aride.

Lorsque le don de la crainte de Dieu se déploiera en nous, nous apprécierons aussi plus profondément tous les autres dons qu’il nous fait pour notre salut : la grandeur du sacrifice de Jésus-Christ, les Saintes Écritures, la doctrine authentique de l’Église, les saints sacrements, parmi tant d’autres choses que le Seigneur a préparées pour nous.

Sous l’influence de l’esprit de crainte, nous serons plus facilement en mesure de contrer ce qui ne correspond pas à la révérence pour le sacré. Nous serons plus attentifs à ce que nous disons et la façon dont nous traitons les autres changera. En effet, le même Esprit qui nous pousse à traiter Dieu avec le respect et l’amour qui lui sont dus nous apprend à agir de la même manière envers les personnes, créées à son image et à sa ressemblance.

Lorsque le don de la crainte est rendu effectif, l’amour – qui est l’Esprit Saint lui-même – prend les rênes de notre vie. Si nous suivons ses mouvements et ses impulsions, nous pourrons surmonter de plus en plus nos défauts et tout ce qui nous empêche de pratiquer la vertu. Plus nous sommes dociles et sensibles à l’Esprit Saint, plus nous pouvons nous laisser facilement toucher par Lui, qui nous donnera aussi la force de mettre en pratique ce qu’Il nous indique.

Ainsi, l’Esprit Saint devient notre maître intérieur, qui nous guide sur le chemin de la sainteté. Si nous prenons le chemin de la sagesse de Dieu, c’est Lui-même qui mènera à bien son œuvre en nous, pour autant que nous restions fidèles au chemin qu’Il nous a montré.

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