L’exemple de la première communauté chrétienne

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Actes 3,11-26

La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme ; et personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais ils avaient tout en commun. C’est avec une grande puissance que les Apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et une grâce abondante reposait sur eux tous. Aucun d’entre eux n’était dans l’indigence, car tous ceux qui étaient propriétaires de domaines ou de maisons les vendaient, et ils apportaient le montant de la vente pour le déposer aux pieds des Apôtres ; puis on le distribuait en fonction des besoins de chacun. Il y avait un lévite originaire de Chypre, Joseph, surnommé Barnabé par les Apôtres, ce qui se traduit : « homme du réconfort ». Il vendit un champ qu’il possédait et en apporta l’argent qu’il déposa aux pieds des Apôtres.

La lecture d’aujourd’hui nous montre une merveilleuse réalité opérée par l’Esprit Saint. Les fidèles de la nouvelle communauté chrétienne « avait un seul cœur et une seule âme « . Cela signifie qu’ils étaient tellement unis dans leur amour pour Dieu et dans leur amour les uns pour les autres qu’ils formaient une profonde communion dans l’Esprit, une unité qui ne peut venir que de Dieu. Il s’agit d’une communauté qui ne naît pas des liens du sang, mais d’une écoute commune de la volonté de Dieu, de la reconnaissance de Jésus comme Fils de Dieu et de la disponibilité à faire sa volonté. Ainsi, l’unité qui existe entre les trois personnes divines s’étend également aux fidèles, sur lesquels la grâce est répandue en abondance. Si nous regardons la première communauté chrétienne, nous pouvons avoir un petit aperçu de cette communion qui atteindra sa perfection au ciel, lorsque Dieu, les anges et les hommes formeront une unité indestructible dans l’amour, où chacun sert l’autre avec joie, et où chacun transmet à l’autre tout ce qu’il sait de Dieu.

L’amour pour Dieu et l’amour les uns pour les autres les poussaient à partager ce qu’ils avaient, faisant ainsi resplendir l’œuvre merveilleuse de l’Esprit Saint. Ce partage était toutefois entièrement volontaire, ce qui le différencie de toutes les tentatives ultérieures de créer artificiellement une équité entre les hommes, qui ont souvent abouti à de grandes injustices, comme ce fut le cas, par exemple, avec le communisme. Si l’on prend une idée qui est à l’origine une inspiration du Saint-Esprit, qu’on la sort de son contexte divin et qu’on la transforme en idéologie, alors elle se déforme et se transforme en son contraire. Il lui manque précisément l’amour divin, qui est la force qui la soutient. Cet amour ne peut être remplacé par une simple volonté humaine, même si elle est orientée vers le bien. Cette façon de procéder s’est répétée à maintes reprises au cours de l’histoire de l’humanité. Si l’inspiration originelle de l’Esprit Saint ne s’accompagne pas de la recherche de la sainteté, l’homme finit par céder aux mauvais penchants de sa nature et, à la longue, ne peut répondre aux exigences d’un mode de vie aussi élevé.

Dans la communauté chrétienne primitive, que nous présente la lecture d’aujourd’hui, une nouvelle forme de justice est apparue. L’accent n’était plus mis sur la préservation des biens propres, mais sur chacun des membres. Et la simplicité chrétienne rend ce mode de vie encore plus rayonnant ! Comme la communauté avait un seul cœur et une seule âme, elle pouvait reconnaître que les besoins n’étaient pas les mêmes pour chacun, et que cette différence ne venait pas de l’égoïsme mais des différentes circonstances de la vie.

Quelle grande œuvre de l’Esprit Saint !

Tout au long de l’histoire du christianisme, des efforts ont été faits pour imiter ce mode de vie, en particulier dans les communautés religieuses et monastiques. C’est encore le cas aujourd’hui, même dans certaines communautés plus récentes. Il n’est pas toujours facile de vivre selon ces normes élevées, car la nature humaine recherche souvent la sécurité dans les biens matériels. C’est pourquoi la recherche de la sainteté doit être le fondement pour freiner les inclinations de notre nature. Mais aujourd’hui encore, la propriété collective, lorsqu’elle est volontaire et motivée par l’amour, continue d’irradier cette lumière qui brillait dans la communauté chrétienne primitive.

Au milieu de ce nouveau mode de vie de la famille spirituelle qui avait émergé, les apôtres ont proclamé haut et fort la résurrection du Seigneur. Il n’est donc pas surprenant que tant de personnes aient été attirées par leur témoignage. D’une part, ils entendaient la parole autorisée des apôtres, proclamée dans la puissance de l’Esprit Saint, et d’autre part, ils voyaient l’exemple de la vie chrétienne dans toute la splendeur de l’amour premier. Dans ce cas, il y avait une cohérence totale entre la parole et le témoignage de vie.

L’exemple de la communauté primitive, en tant que fruit de l’Esprit Saint, continue d’agir de diverses manières jusqu’à aujourd’hui. Là où la communauté chrétienne a les yeux et le cœur ouverts, à la fois aux besoins des pauvres en son sein et aux besoins de l’humanité dans son ensemble, c’est là que l’Esprit Saint peut agir, nous invitant à partager. Si tel est le cas, l’esprit de la première communauté chrétienne est toujours vivant et donnera lieu à des exemples toujours nouveaux dans lesquels se réalise ce partage volontaire des biens.

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