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L’ÉVANGILE DE JEAN (Jn 9,24-41): » Le bon berger »
“Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. » Jésus employa cette image pour s’adresser à eux, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait. C’est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance.”
Comme l’image du Bon Pasteur nous est familière ! En tant que croyants, nous savons très bien que Dieu lui-même est le Bon Pasteur de tous les hommes, comme il nous l’a fait comprendre lors de la venue de Jésus dans le monde. Les brebis sont les personnes qui se confient au Bon Pasteur, qui l’écoutent, qui connaissent sa voix et qui le suivent. Jésus les rassemble du monde entier et continue à les appeler jusqu’à aujourd’hui pour les rassembler dans son Église. Pour reprendre la comparaison de Jésus, ils sont la bergerie et le Seigneur lui-même en est la porte.
Mais il y a aussi des voleurs et des brigands. Ce sont ceux qui veulent s’approcher des brebis mais qui ne viennent pas au nom du Seigneur. Ils viennent en leur propre nom et ont d’autres intentions : voler, tuer et détruire. Ils se manifestent donc comme des ennemis et souvent aussi comme de faux prophètes.
Le vrai berger, lui, aime ses brebis. Il les connaît toutes par leur nom et les conduit vers les bons pâturages. Les brebis le suivent parce qu’elles sont liées à lui par le lien de l’amour. C’est pourquoi elles connaissent sa voix et la distinguent très bien de celle des étrangers, en qui elles n’ont pas confiance et qu’elles fuient.
Bien qu’initialement adressées aux « brebis de l’étable d’Israël », pour parler en termes paraboliques, c’est-à-dire à celles que le Seigneur rassemble au sein du peuple juif, leur portée est beaucoup plus large, comme le déclare Jésus lui-même : «J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. » (Jn 10,16)
Mais ses auditeurs n’ont pas compris le sens de cette comparaison.
Pour ceux qui croyaient en lui, le sens de cette comparaison se révélait de plus en plus au fur et à mesure que les événements autour de Jésus avançaient, et son Esprit la leur révélait de plus en plus profondément.
Les hommes doivent se rendre compte que Dieu lui-même est venu en la personne de son Fils pour rassembler son troupeau. Il a commencé par appeler ses « premiers-nés », le peuple d’Israël, préparé depuis des siècles à reconnaître le Messie, car « le salut vient des Juifs » (Jn 4,22). Cependant, le salut réalisé par Jésus s’étendra à toute l’humanité, comme l’exprime clairement le mandat missionnaire que le Seigneur confie à ses disciples : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. » (Mc 16,15).
Les hommes doivent reconnaître que Dieu est le Père de tous et qu’il le manifeste en son Fils, qui vient dans le monde en son nom et sur son ordre. C’est la tâche permanente de l’Église, qui a été formée à partir de tous les peuples en tant que Corps mystique du Christ.
Cependant, comme notre Père céleste a doté les hommes du don de la liberté, ils peuvent en abuser, comme l’ont fait l’ange déchu et tous ceux qui rejettent consciemment l’invitation de Dieu. Ainsi, au lieu d’imiter Dieu et d’essayer de devenir parfaits comme lui, en reflétant sa bonté et sa sagesse, ils risquent de devenir comme l’ange déchu, qui se présente comme une sorte de père mauvais. C’est pourquoi Jésus met si fortement en garde contre les voleurs et les brigands qui veulent pénétrer dans le troupeau pour le détruire.
Cela s’est produit à maintes reprises. Nous le voyons dès le début du ministère public de Jésus, lorsqu’il commence à appeler « les brebis de la maison d’Israël ». Souvent, la résistance est venue précisément de ceux qui auraient dû se rassembler avec Lui au lieu de disperser (cf. Mt 12,30), construire le Royaume de Dieu au lieu de l’entraver, recevoir de Lui la vraie vie au lieu de vouloir le tuer.
Bien que l’appel de Dieu s’adresse à tous les hommes et qu’il nous appartienne, en tant que ses disciples, de le proclamer, nous ne pouvons pas ignorer les résistances que le Royaume de Dieu subira jusqu’à la fin des temps. Dans une relation intime avec Jésus, nous devons apprendre à bien distinguer sa voix (qui nous parle en nous, à travers l’Écriture Sainte et le Magistère authentique de l’Église) de ces autres voix qui s’écartent de la voie du Seigneur et veulent nous bloquer l’accès aux verts pâturages. La parole du Seigneur est toujours là : « Je suis la porte ; si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ».