Nous poursuivons aujourd’hui le thème abordé hier : la purification du cœur.
En acceptant de percevoir nos ombres devant un Dieu d’amour, un double réalisme émerge : d’une part, on reconnaît le « côté obscur » en soi ; et, en même temps, on rencontre la miséricorde de Dieu. Nous commençons à comprendre que Dieu ne nous rejette pas ou ne nous punit pas à cause de l’impureté qui vient de notre cœur, mais que, dans son amour, il a entrepris d’apporter la lumière dans les ténèbres.
Il ne s’agit donc nullement d' »intégrer notre ombre » – comme le propose, par exemple, la soi-disant « psychologie des profondeurs » – en considérant notre « côté sombre » comme faisant partie de notre personnalité. Ce n’est pas en cela que peut consister le processus de transformation du cœur. Une vision correcte de « l’intégration de l’ombre » consisterait à admettre qu’il existe des gouffres dans notre cœur et que ceux-ci ne peuvent être réprimés. Cependant, l’ombre n’appartient pas essentiellement à l’homme ; elle est la déformation de son être véritable, l’héritage du « vieil Adam » qui, se détournant de Dieu, est tombé sous la domination du péché (cf. Rm 5,12). Cette ombre défigure l’image de Dieu en nous ; mais Lui, dans sa bonté, veut la restaurer. Pour ce processus, la purification du cœur est essentielle.