ITINÉRAIRE DE CARÊME | Jour 23 : « Écoutez les prophètes »

La lecture d’aujourd’hui, tirée du livre de Jérémie, nous rappelle qu’il faut écouter les prophètes. C’est par eux que Dieu nous parle, pour nous ramener sur le bon chemin. Nous savons que, depuis qu’il a envoyé son propre Fils dans le monde, Dieu nous parle à travers lui (He 1,1-2) et avec la voix de l’Église ; cependant, il serait erroné d’exclure complètement la dimension prophétique aujourd’hui. Le Seigneur dit à Jérémie :

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ITINÉRAIRE DE CARÊME | Jour 22 : « La fidélité à la tradition »

Commençons la méditation d’aujourd’hui en écoutant les paroles du Seigneur à ses disciples dans l’Évangile d’aujourd’hui :

« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux » (Mt 5,17-19).

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ITINÉRAIRE DE CARÊME | Jour 21 : « La grâce des sacrements »

  1. La Sainte Eucharistie

Dans notre cheminement spirituel, les saints sacrements de l’Église, en particulier la Sainte Eucharistie, méritent une attention particulière. Elle devrait être le point culminant de la vie de l’Église et appartenir naturellement à notre chère identité catholique.

Dans la méditation d’avant-hier, j’ai mentionné le terme « Sainte Messe dignement célébrée ». Malheureusement, il y a des Saintes Messes dans le « Novus Ordo » qui sont marquées par un caractère subjectif, avec des interventions qui ne font pas partie de la liturgie, avec des chants qui ne correspondent pas à la sainteté de l’événement, etc….

En réalité, il faut éviter d’assister à de telles messes car, en raison de la banalisation, du manque de révérence et des éléments étrangers, l’âme n’est ni fortifiée ni attirée par le mystère de la foi, mais reste plutôt à la périphérie. Il est donc conseillé – dans la mesure du possible – de participer aux messes sacrées qui conservent leur caractère sacré. Même s’il faut parcourir un chemin plus long et plus ardu pour atteindre une église où elle est célébrée de cette manière, cela en vaut la peine, car le plus grand trésor que nous ayons reçu doit être vénéré avec une sainte dévotion et nourrir véritablement nos âmes.

Ceci est particulièrement vrai pour les Saintes Messes du rite traditionnel (tridentin), qui transmettent la foi catholique sans expérimentations liturgiques. C’est pourquoi elles peuvent être recommandées sans discrimination, parce qu’elles sont empreintes d’un saint respect, que l’âme est fortifiée dans la foi et qu’elles peuvent s’insérer dans la tradition séculaire de la célébration de la Messe au cours des siècles, qui a nourri de nombreux saints et des générations de fidèles.

  1. Le sacrement de la pénitence

Un autre sacrement d’une valeur inestimable est la sainte confession, dont l’effet est d’une profondeur énorme. Lorsque le prêtre pardonne nos péchés au nom de Jésus, notre âme est guérie et reprend des forces. Elle fait l’expérience d’une rencontre avec la miséricorde de Dieu et découvre ainsi de plus en plus l’Être de Dieu. Loin d’être un processus mécanique ou un simple défoulement psychologique, la sainte confession est une rencontre vivifiante avec notre gracieux Père céleste. Non seulement Il ressuscite l’âme, mais, après avoir pardonné sa faute, Il la revêt du vêtement de la grâce et s’en réjouit.

Ainsi, l’âme peut poursuivre son chemin avec la sérénité de se savoir pardonnée, reconnaissante de l’amour incessant du Père céleste, reconnaissante du sacrifice d’amour de Jésus sur la Croix, reconnaissante à l’Esprit Saint de le lui révéler et de le lui faire comprendre de plus en plus à sa lumière.

Malheureusement, il faut être averti aujourd’hui qu’il faut aborder le sacrement de la confession avec le sérieux qui s’impose. Cela inclut la contrition, c’est-à-dire le repentir du péché commis, ainsi que la ferme résolution de changer. Il convient également d’ajouter que le péché doit continuer à être appelé par son nom. La tendance du prêtre à donner l’absolution sans que le pénitent ne se repente et ne veuille s’amender ne correspond pas à la pratique catholique.

La régularité dans la réception de ces sacrements confère également une stabilité à notre cheminement spirituel et nous nourrit constamment. Ce sont de grandes aides spirituelles et des instruments que Dieu nous donne pour le chemin de la sainteté. Nous ne devrions jamais les négliger et nous devrions nous rendre plus souvent au confessionnal. Si, en plus du pardon des péchés, le confesseur nous donne de bons conseils pour notre vie avec Dieu, nous en sortirons bénis et deviendrons capables de bénir aussi les autres.

  1. Le sacrement du mariage

De plus en plus de personnes – malheureusement aussi des catholiques – ne sont plus conscientes de la valeur du mariage. Ils pensent qu’ils peuvent simplement reporter le mariage ecclésiastique jusqu’à ce qu’ils trouvent une date où toutes les circonstances extérieures conviennent, mais déjà avant cela, ils vivent ensemble en tant qu’époux, avec les actes intimes correspondants. C’est une erreur, et pire encore serait de penser qu’il n’est pas nécessaire de se marier du tout.

L’Église a une vision très élevée et positive du mariage, parce que l’homme et la femme, dans leur union, doivent refléter la relation du Christ avec son Église (Eph 5,22-33). C’est pourquoi l’exclusivité et l’indissolubilité, l’ouverture à la vie et la recherche du bien de l’autre sont des composantes fondamentales du mariage. Le mariage vit d’amour et de fidélité, et peut être renouvelé et approfondi toujours plus par la grâce de Dieu. Tout comme l’Église doit aimer son Seigneur et lui être fidèle, les époux doivent eux aussi s’aimer. C’est pourquoi, dans l’Ancien Testament, l’infidélité du peuple d’Israël à Dieu était souvent comparée à l’adultère (cf. par exemple Os 2,7).

Le mariage et la famille sont chers à Dieu et sont normaux et souhaitables pour la plupart des gens. Pour certains, cependant, le Seigneur les appelle à une vie de dévouement total au service de Dieu et des hommes, pour laquelle ils doivent être totalement libres. Une telle vocation est un grand signe de l’amour de Dieu, et bienheureux ceux qui répondent à cet appel.

Un « mariage » entre personnes homosexuelles, tel qu’on cherche à l’établir et à le légaliser aujourd’hui dans la sphère civile, est quelque chose que l’Église ne peut pas approuver, et encore moins bénir. Elle est appelée à aider les personnes ayant de telles inclinations, afin qu’elles puissent mener une vie conforme à la volonté de Dieu.

En raison de l’indissolubilité du mariage et du lien sacramentel qui naît entre les époux « jusqu’à ce que la mort nous sépare », le remariage n’est possible que si l’époux ou l’épouse décède, ou si la nullité du premier mariage est établie. Avec un accompagnement pastoral avisé, il faut prendre soin de ceux dont la situation de vie ne correspond pas à la norme objective, en leur montrant les moyens de la mettre en ordre devant Dieu et l’Église, afin qu’ils puissent recevoir à nouveau les sacrements.

De la méditation d’aujourd’hui, concluons que les saints sacrements font partie de ce que saint Nicolas de Flüe demande dans la deuxième partie de sa prière, lorsqu’il dit : « Mon Seigneur et mon Dieu, donnez-moi tout ce qui me rapproche de vous« .

Méditation sur la première lecture du jour : fr.elijamission.net/2022/03/22/

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ITINÉRAIRE DE CARÊME | Jour 19 : « Sur la prière »

Hier, nous avons parlé de l’importance d’un rythme régulier de prière. Si cela devient une norme pour nous, nous aurons aussi construit un refuge pour nous protéger des tentations du monde, qui veulent nous éloigner de l’essentiel et nous entraîner vers le superficiel.

La vie de prière est également orientée vers la croissance spirituelle. Cela signifie que la communion avec Dieu grandit et devient plus naturelle, plus familière et plus fructueuse. Mais il est nécessaire de faire notre part pour cultiver la vie de prière, en coopérant avec la grâce de Dieu. Souvent, la paresse est un obstacle, et parfois même des pensées erronées surgissent, remettant en question le sens de la prière et de la vie de prière.

Nous ne devons en aucun cas nous laisser emporter par de telles pensée. La prière est comme l’air spirituel que nous respirons, afin que la vie de la grâce puisse se déployer en nous. De même qu’au niveau physiologique, nous ne nous demandons pas si nous devons respirer ou non, mais nous le faisons simplement, il doit en être de même pour notre décision de prier : nous le faisons simplement.

Dans ce contexte, nous devons toutefois garder à l’esprit les paroles du Seigneur : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi » (Mc 7,6). Cela signifie que notre prière ne doit pas revêtir un caractère mécanique ou même magique, mais que le cœur doit toujours être présent. Dans la prière, nous rencontrons notre Père bien-aimé, nous l’écoutons, nous lui parlons, nous répétons les paroles des Saintes Écritures….

Même si nous n’avons pas toujours des sentiments agréables et pieux, nous ne devons jamais négliger la prière. C’est justement lorsque nous avons des difficultés que nous pouvons montrer au Seigneur notre fidélité en consacrant du temps à la prière. Nous ne pouvons pas trop compter sur nos sentiments, qui sont si changeants, mais nous devons nous fier à la grâce de Dieu et à la décision de notre propre volonté.

En dehors des prières prescrites, il est toujours important de cultiver la prière personnelle, c’est-à-dire la prière dans laquelle nous ouvrons simplement notre cœur au Seigneur, nous lui parlons, nous l’écoutons et nous restons proches de lui.

Il est conseillé de trouver un équilibre entre les différentes formes de prière. Nous pouvons citer les suivantes :

La prière vocale, qui comprend les prières prescrites et les nombreuses intentions que nous déposons devant le Seigneur.

La prière méditative, qui comprend la méditation de l’Ecriture Sainte et du Saint Rosaire avec l’intériorisation des mystères du salut.

La prière intérieure, comme la prière du cœur, les prières jaculatoires ou l’invocation du Nom du Seigneur.

La prière liturgique, qui comprend la participation à une Sainte Messe dignement célébrée, ainsi que la participation à certains offices de la Liturgie des Heures de l’Église : par exemple, les Laudes ou les Vêpres, ou d’autres plus courtes, comme la Tierce, la Sexte, la Nona, les Complies ou encore l’Office à Dieu le Père (https://www.youtube.com/watch?v=M30xBHq-jZU).

Certes, les personnes qui vivent dans le monde et y ont leurs devoirs ne peuvent pas avoir un rythme comme celui des moines, dont le style de vie est entièrement centré sur la prière, conformément à la maxime de saint Benoît : « Rien ne doit précéder la prière ». Souvent – surtout si elles sont mères de famille nombreuse – elles devront offrir leur service au Seigneur en tant que « prière active ». Et pourtant, il serait bon d’essayer de cultiver la prière intérieure, qui peut même continuer à résonner dans le cœur au milieu des différentes tâches. Cette prière du cœur consiste à répéter sans cesse une jaculation particulière : « Jésus, Fils de Dieu,prends pitié de moi pécheur ». Avec le temps, elle peut devenir tellement intériorisée que l’Esprit Saint continue à la prier en nous, même si nous ne le faisons pas consciemment.

Tout le monde n’aura pas le temps de la pratiquer systématiquement. Mais on peut peut-être adopter l’essence de la prière du cœur et invoquer – ou même chanter – sans cesse le nom de Jésus dans son cœur…..

Entre-temps, nous sommes presque à mi-chemin de notre voyage de Carême, qui, soit dit en passant, couvrira un total de 39 jours, avant que nous n’entrions dans la Semaine Sainte.

Pour moi, il est important de mentionner à plusieurs reprises les différentes étapes de ce chemin, afin que nous intériorisions et suivions chacune de ces étapes. C’est pourquoi nous terminons la méditation d’aujourd’hui par un rappel des thèmes abordés jusqu’à présent :

-L’appel à la conversion.

-Le jeûne.

-Tout faire avec les yeux fixés sur le Seigneur.

-La sérénité dans l’adversité

-Le rejet des tentations au nom du Seigneur.

-Les œuvres de miséricorde.

-La Parole de Dieu.

-La pénitence.

-La purification du temple extérieur et intérieur.

-La lutte contre les vices : Ce sont l’orgueil, la gourmandise , la paresse (ou acédie), la luxure, l’avarice, la colère et l’envie

-Les vertus, à commencer par la force d’âme et la prudence.

-Un rythme de prière régulier.

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ITINÉRAIRE DE CARÊME Jour 18 : “Prière régulière”

« Mon Seigneur et mon Dieu, donne-moi tout ce qui me rapproche de Toi », s’exclame saint Nicolas de Flüe dans la deuxième partie de sa célèbre prière.

Dans la théologie mystique, cette partie du chemin spirituel serait appelée la « voie illuminative ». Cela signifie qu’après les processus intenses de purification – tant active (dont nous avons déjà parlé un peu) que passive – nous pouvons mieux connaître Dieu.  Dans la voie illuminative, l’Écriture Sainte commence à nous parler plus clairement, notre façon de prier change, nous obtenons plus de lumière pour notre chemin à la suite du Seigneur…. Bref, le chemin devient plus facile.

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ITINÉRAIRE DE CARÊME | Jour 17 : « La vertu de force et de prudence »

Lorsque l’on aborde ce que l’on appelle les « vertus cardinales », on commence normalement par la vertu de prudence. Cependant, étant donné que les jours précédents nous avons discuté de la lutte ascétique contre les passions, il est approprié que nous traitions d’abord de la vertu de force d’âme.

La vertu de force d’âme

En effet, nous avons besoin de cette vertu pour ne pas abandonner la lutte et pour pouvoir supporter toutes les adversités, et parfois même les défaites. Il s’agit d’un aspect important de la force d’âme : c’est la capacité de supporter quelque chose pour un bien plus grand et d’être prêt à endurer des souffrances pour cela.

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