Pendant le Carême, nous suivrons à nouveau l' »itinéraire » qui nous a guidés l’année dernière pendant ces quarante jours. Nous nous recommandons tout particulièrement à vos prières, car nous serons en mission au Brésil et en Argentine pendant la majeure partie du carême. Une grande préoccupation que nous portons dans nos cœurs et nos prières est la paix dans le monde, qui est particulièrement menacée en Ukraine et en Israël. Comme nous sommes étroitement liés à la Terre Sainte, où nous passons beaucoup de temps, j’ai écrit une prière que je vous demande de prier avec nous tout au long du Carême. La version écrite se trouve à la fin du texte de la méditation et la version audio se trouve sur le lien suivant :
Que Dieu vous le rende !
Aujourd’hui commence l’itinéraire de 40 jours, qui nous invite à nous préparer à la célébration de la plus grande fête de l’Église : la résurrection victorieuse de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Pleins de joie, nous nous exclamerons : « Ô Mort, où est ta victoire ? Ô Mort, où est-il, ton aiguillon ? » (1 Co 15, 55) Le Seigneur est ressuscité des morts !
Il est très important d’assimiler la grâce de ce temps liturgique, afin qu’il devienne un véritable chemin à parcourir jusqu’à Pâques. Appelons cela le « chemin saint du Carême ».
Le long de ce chemin, je m’appuierai sur les lectures bibliques de Carême prescrites par le lectionnaire de la Messe traditionnelle et celles du Novus Ordo, ainsi que sur d’autres ouvrages spirituels.
Quarante jours, c’est une longue période. Si nous utilisons chaque jour consciemment, il deviendra un tremplin pour atteindre le grand objectif de ce voyage.
Il en va de même pour le voyage de notre vie. Nous sommes en pèlerinage constant vers notre but : la communion éternelle avec Dieu. Chaque jour nous est donné comme une occasion de nous préparer à l’éternité ; chaque jour est important et constitue une partie du voyage, sur lequel nous pouvons prouver notre fidélité à servir Dieu et les hommes.
Pendant quarante ans, les Israélites ont traversé le désert jusqu’à ce qu’ils puissent entrer dans la Terre promise. Pendant quarante jours, Jésus s’est retiré dans le désert pour prier et jeûner avant de commencer son ministère public.
Au début de cette saison sainte, la liturgie de l’Église nous rappelle notre condition de créatures : « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière ». Elle nous appelle à la pénitence et au jeûne.
C’est le grand thème de la lecture d’aujourd’hui, tirée du prophète Joël (Joël 2, 12-18) : la véritable conversion à Dieu. L’homme s’égare souvent et ne connaît pas vraiment l’amour de Dieu. Pourtant, il doit apprendre à le connaître, se détourner de ses péchés et se laisser libérer par Dieu.
La conversion à Dieu est un thème central de notre vie : aussi bien la « première conversion », par laquelle nous sortons de l’état de péché et de séparation d’avec Dieu pour commencer à vivre dans sa grâce, que la « seconde conversion » que tous ceux qui ont déjà fait l’expérience de la première conversion sont appelés à rechercher, en l’approfondissant chaque jour.
Gardons à l’esprit ce que signifie la conversion : c’est l’invitation de Dieu à vivre en pleine union avec Lui. Le Seigneur ne veut rien d’autre que nous remplir de son amour, et il nous aide à mettre de côté tout ce qui nous empêche de le recevoir. La conversion est donc un appel gracieux à la vraie vie. Ainsi, nous pouvons pleurer nos péchés, tout en regardant avec confiance vers Celui qui se plaît à nous les pardonner.
Peut-être associons-nous parfois l’appel à la conversion et à la pénitence à une certaine crainte, comme si quelque chose allait nous être enlevé. En réalité, quelque chose doit nous être enlevé, ou plutôt nous devons y renoncer : tout ce qui entrave notre chemin avec Dieu, ce qui fait obstacle, ce qui nous lie, ce qui nous pèse, ce qui ternit notre joie et empêche notre marche. Nous sommes appelés à surmonter notre égoïsme et notre égocentrisme, même dans ses manifestations les plus subtiles, et à devenir des personnes libres en Dieu.
Est-ce une raison pour avoir peur du Carême, comme si une sorte de voile gris recouvrait ces quarante jours et ne passait pas jusqu’à Pâques ? Bien sûr que non !
Certes, l’appel à la conversion est une affaire sérieuse, et non une affaire de frivolité et de légèreté, mais sérieux et joie ne sont nullement incompatibles ! Le jeûne est aussi une grâce, destinée à diminuer notre égoïsme et à ouvrir notre cœur aux besoins des pauvres.
Aujourd’hui, au premier jour de ce saint parcours de Carême, gardons à l’esprit ce qui suit : Dieu nous invite à approfondir notre foi, à faire grandir notre espérance et à enflammer notre charité, en la transformant en une lumière vive et chaleureuse dans ce monde qui en a tant besoin ; tout ce qui nous aide à aimer davantage Dieu et les hommes sera le bienvenu sur ce chemin !
Dans ce sens, la prière de Saint Nicolas de Flüe nous accompagnera également sur ce chemin:
Mon Seigneur et mon Dieu,
prends-moi tout
ce qui m’éloigne de Toi.
Mon Seigneur et mon Dieu,
donne-moi tout
ce qui me rapproche de Toi.
Mon Seigneur et mon Dieu,
détache-moi de moi-même
pour me donner tout à Toi.
Prière pour la paix au Moyen-Orient
« Cher Père céleste,
Combien de fois les hommes s’égarent et vivent loin de toi, soumis à la domination des ténèbres ! Alors les guerres et les destructions se répandent, et le mépris de tes commandements grandit.
En cette heure, tourne ton regard vers le Moyen-Orient et interviens dans cette guerre douloureuse, afin que cessent les massacres, que soient libérés les otages et que soient trouvés les chemins de la paix dans la vérité et la justice. Que tous les hommes reconnaissent que tu as envoyé ton Fils Jésus-Christ, le Prince de la paix, pour racheter l’humanité et pour établir en lui l’unité du genre humain !
Aie pitié, Père bien-aimé, et conduis tous les hommes de la confusion à la lumière, afin que nous puissions vivre comme Tu l’as voulu, et que vienne la paix que Toi seul peux donner. »