La lecture d’aujourd’hui, tirée du livre de Jérémie, nous rappelle qu’il faut écouter les prophètes. C’est par eux que Dieu nous parle, pour nous ramener sur le bon chemin. Nous savons que, depuis qu’il a envoyé son propre Fils dans le monde, Dieu nous parle à travers lui (He 1,1-2) et avec la voix de l’Église ; cependant, il serait erroné d’exclure complètement la dimension prophétique aujourd’hui. Le Seigneur dit à Jérémie :
« Tu leur diras toutes ces paroles, et ils ne t’écouteront pas. Tu les appelleras, et ils ne te répondront pas. Alors, tu leur diras : Voilà bien la nation qui n’a pas écouté la voix du Seigneur son Dieu, et n’a pas accepté de leçon ! La vérité s’est perdue, elle a disparu de leur bouche » (Jr 7,27-28).
Déjà dans la méditation du 1er mars, dans le contexte de l’histoire de Ninive, nous avons parlé de la nécessité de la conversion pour éviter que les conséquences des transgressions ne s’abattent sur les personnes. Le texte d’aujourd’hui nous le rappelle à nouveau avec insistance, en soulevant le problème de ne pas écouter la voix prophétique qui nous vient en aide sur l’ordre de Dieu.
En même temps que l’annonce de l’Évangile, l’Église doit signaler avec insistance aux hommes que les fléaux que nous connaissons aujourd’hui sont permis par Dieu, parce que de nombreuses personnes n’observent plus les commandements divins.
Ce qui est décisif, c’est que les hommes se convertissent ! C’est pourquoi cet appel à la conversion doit retentir « de toutes parts » (cf. Lc 12, 3), en particulier de la bouche des pasteurs de l’Église.
Est-ce le cas ? non !
Rares sont ceux qui osent relier les fléaux actuels aux péchés du monde et aux fautes de l’Église. Ceux-là seraient considérés comme des « prophètes de malheur », menaçant et déroutant les fidèles. Aujourd’hui, nous sommes reconnaissants aux prophètes de l’ancienne alliance d’avoir dit la vérité. Mais, à leur époque, ils étaient souvent mal accueillis.
C’est ainsi que le Seigneur dit au prophète Isaïe : « Crie à pleine gorge ! Ne te retiens pas ! Que s’élève ta voix comme le cor ! Dénonce à mon peuple sa révolte, à la maison de Jacob ses péchés » (Is 58,1).
Mais s’il n’y a pas de conversion des hommes, le malheur qui menace le monde ne pourra plus être évité ou atténué.
Si aujourd’hui la voix de l’Église ne résonne plus avec autorité, il est particulièrement indiqué de recourir aux voix prophétiques. Celles-ci ont existé non seulement à l’époque de l’ancienne alliance, mais aussi dans l’histoire de l’Église.
Je voudrais citer deux exemples.
Le premier est bien connu : il s’agit du message de la Vierge Marie à Fatima. En 1917, elle avait prévenu que le communisme se répandrait à partir de la Russie et elle avait demandé à l’Église et aux fidèles d’accomplir certains actes pour empêcher que cela ne se produise. Mais, manifestement, ses instructions n’ont pas été observées comme elle l’avait demandé, de sorte que le communisme a pu se répandre comme un ulcère dévastateur.
Le deuxième exemple que je voudrais citer est très actuel. Depuis quelque temps, l’Enfant Jésus apparaît dans la ville allemande de Sievernich. Il invite les gens à approfondir leur foi et parle des dangers qui menacent l’humanité. En même temps, il donne des instructions concrètes sur les actes de pénitence à accomplir pour éviter une guerre.
Les messages qui viennent réellement du ciel devraient être connus officiellement, afin qu’ils trouvent une place dans la vie des fidèles. Cela contribuerait à susciter leur ferveur à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter une catastrophe imminente. Mais, en règle générale, elles ne restent que dans des cercles restreints, qui accueillent et mettent en pratique ces instructions du Ciel.
Nous voyons ainsi que l’Église céleste ne se tait pas lorsqu’elle voit l’humanité menacée.
Méditation sur la première lecture du jour : fr.elijamission.net/2022/03/24/