NOTE : Nous écouterons aujourd’hui la lecture et la méditation correspondant au mercredi de la 1ère semaine de l’Avent, au lieu de prendre celle de la fête de l’apôtre Saint-André.
Is 25,6-10a
Le Seigneur de l’univers préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés. Sur cette montagne, il fera disparaître le voile de deuil qui enveloppe tous les peuples et le linceul qui couvre toutes les nations. Il fera disparaître la mort pour toujours. Le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple. Le Seigneur a parlé. Et ce jour-là, on dira : « Voici notre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés ; c’est lui le Seigneur, en lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés ! » Car la main du Seigneur reposera sur cette montagne.
Par sa venue dans le monde et par toutes les œuvres de salut, le Seigneur a déchiré le voile qui couvrait tous les peuples et le manteau qui enveloppait les nations. La lumière de l’Évangile a atteint les extrémités de la terre et le Saint-Esprit a conduit de nombreux hommes à la connaissance de la vérité. Les hommes ont un accès ouvert à Dieu ! Tout le monde peut venir à Jésus et, par lui, au Père. En envoyant son Fils, Dieu a déjà accompli les promesses, et cette « heure de grâce » est toujours en vigueur ! Le chemin du salut est offert à tous ! Le voile a été enlevé. Le banquet est préparé, la table du Seigneur est abondamment servie.
Mais la promesse que nous avons entendue dans la lecture d’aujourd’hui n’a pas encore été entièrement réalisée… Il y a encore quelque chose en suspens, que nous pouvons attendre avec impatience. Il est rare que nous puissions savoir clairement comment et de quelle manière Dieu accomplira pleinement ses promesses. En général, nous ne savons pas exactement ce qu’Il veut dire lorsqu’Il parle, par exemple, d’une « invitation à tous les hommes ». Certaines choses ne seront comprises que lorsqu’elles seront accomplies. Mais nous pouvons rester fermes dans la foi que ce qui a été annoncé s’accomplira effectivement, faisant ainsi notre part pour que les promesses s’accomplissent. Il ne s’agit donc pas d’une simple attente passive, mais de coopérer à l’œuvre du Seigneur, afin que l’Esprit Saint conduise tous les peuples à la foi et que les gens prennent conscience de la réalité de la Résurrection du Christ, qui a vaincu la mort.
Cette attitude de foi ferme est importante pour notre cheminement à la suite du Christ, précisément lorsque nous reconnaissons le caractère pécheur et l’imperfection de la vie des gens et de notre propre vie. Les paroles et les promesses du Seigneur sont plus fortes que toutes les puissances de destruction ! Parfois, lorsque nous sommes confrontés aux circonstances les plus difficiles de la vie ou lorsque nous voyons la situation critique dans laquelle se trouvent le monde et l’Église, des paroles comme celles que nous avons entendues dans la lecture d’aujourd’hui peuvent sembler très éloignées de la réalité, mais c’est alors que nous sommes appelés à la foi qui, même dans l’obscurité, s’abandonne à la Parole du Seigneur et s’accroche à Lui !
Il en va de même pour la situation de notre sainte Église. Il faut l’affronter de la bonne manière. Si l’on a des yeux pour voir, on peut constater son état de faiblesse à de nombreux niveaux. Si l’on ferme simplement les yeux sur cette réalité et que l’on justifie, avec un optimisme purement humain, tout ce qui ne va pas, on n’affronte pas la situation avec foi, pas plus que celui qui sombre dans le désespoir.
La foi nous assure que les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre l’Église (cf. Mt 16, 18). Nous nous y accrochons ! De cette parole du Seigneur naît la véritable espérance. Mais cela ne signifie pas que le mal ne peut pas entrer dans l’Église, mais qu’il ne peut pas la détruire. La foi nous enseigne également que le Seigneur utilise tout pour le bien des siens (cf. Rm 8,28) et qu’après la Passion et la Crucifixion vient la Résurrection. Cela vaut également pour l’Église.
Ainsi, le texte du prophète Isaïe que nous entendons aujourd’hui devient une invitation à placer toujours et à tout moment notre espérance dans le Seigneur et dans sa Parole. En même temps, nous devons reconnaître comment les promesses de Dieu se réalisent. De cette façon, la lumière de Dieu nous touche et nous commençons à voir avec les yeux de la foi. Les nombreuses vicissitudes de la vie et ses difficultés ne peuvent plus nous troubler, mais nous nous accrochons aux promesses de Dieu avec une foi ferme et inébranlable, et nous nous ancrons ainsi dans la certitude qu’à la fin, Il mènera tout à bien.