LETTRE AUX ROMAINS (Rm 1,13-17): Le père de tous les croyants   Rm 1,13-17  

Rm 1,13-17

Car ce n’est pas en vertu de la Loi que la promesse de recevoir le monde en héritage a été faite à Abraham et à sa descendance, mais en vertu de la justice obtenue par la foi. En effet, si l’on devient héritier par la Loi, alors la foi est sans contenu, et la promesse, abolie. Car la Loi aboutit à la colère de Dieu, mais là où il n’y a pas de Loi, il n’y a pas non plus de transgression. Voilà pourquoi on devient héritier par la foi : c’est une grâce, et la promesse demeure ferme pour tous les descendants d’Abraham, non pour ceux qui se rattachent à la Loi seulement, mais pour ceux qui se rattachent aussi à la foi d’Abraham, lui qui est notre père à tous. C’est bien ce qui est écrit : J’ai fait de toi le père d’un grand nombre de nations. Il est notre père devant Dieu en qui il a cru, Dieu qui donne la vie aux morts et qui appelle à l’existence ce qui n’existe pas.

Dans le chapitre 4 de l’Épître aux Romains, l’apôtre des Gentils revient sur le personnage d’Abraham, le père de la foi. Il souligne qu’Abraham n’a pas reçu les promesses de Dieu en vertu de ses œuvres, c’est-à-dire pour avoir accompli la loi de Moïse, mais pour sa foi et sa confiance en le Seigneur. Cela lui a été imputé comme justice. Ainsi, saint Paul souligne que la justification est une grâce de Dieu qu’Il a voulu accorder à Abraham et à tous ceux qui « procèdent de la foi d’Abraham ».

Abraham n’a pas douté avec incrédulité de la promesse de Dieu, mais il a renforcé sa foi et glorifié le Seigneur avec la ferme conviction qu’Il a le pouvoir d’accomplir ce qu’Il a promis, aussi impossible que cela puisse paraître. Cette foi lui a été comptée comme justice.

À partir de ces considérations, Paul passe à parler de la foi en Jésus-Christ et conclut le chapitre 4 par les mots suivants :

« En disant que cela lui fut accordé, l’Écriture ne s’intéresse pas seulement à lui, mais aussi à nous, car cela nous sera accordé puisque nous croyons en Celui qui a ressuscité d’entre les morts Jésus notre Seigneur, livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification » (Rm 4,23-25).

C’est la foi en Christ qui nous justifie et nous réconcilie avec Dieu. Toutes les nations sont invitées à embrasser cette foi. Les considérations théologiques de saint Paul sur la désolation parmi les païens et l’infidélité des Juifs doivent nous amener à accueillir la grâce que Dieu le Père nous accorde en Jésus-Christ. Les peuples païens comme les Juifs peuvent recevoir le pardon de leurs péchés et ainsi atteindre la vraie vie en Dieu :

« Or, la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs. À plus forte raison, maintenant que le sang du Christ nous a fait devenir des justes, serons-nous sauvés par lui de la colère de Dieu. En effet, si nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils alors que nous étions ses ennemis, à plus forte raison, maintenant que nous sommes réconciliés, serons-nous sauvés en ayant part à sa vie. Bien plus, nous mettons notre fierté en Dieu, par notre Seigneur Jésus Christ, par qui, maintenant, nous avons reçu la réconciliation » (Rm 5,8-11).

Dans les versets suivants, saint Paul explique que le péché est entré dans le monde par la transgression d’un seul homme, Adam, et que, par conséquent, la mort est devenue le lot de tous les hommes. Toute l’humanité en subit les conséquences, car le péché d’Adam a également entraîné la perte du paradis que Dieu avait préparé pour nous et dont nous aspirons au plus profond de nous-mêmes.

Même si les gens ne connaissent pas cette doctrine, ils perçoivent que la vie dans ce monde, avec ses diverses souffrances et la mort, ne correspond pas à ce pour quoi ils ont été créés. Le désir de rédemption et d’un monde meilleur demeure en l’être humain, même s’il n’en a pas conscience dans sa vie quotidienne. Même s’il s’est habitué aux multiples maux de la terre, l’intuition que la condition dans laquelle il vit ne peut être tout ce que la vie a à offrir ne s’éteindra pas complètement.

Dieu a tracé le chemin pour que l’homme découvre la vraie vie, afin qu’il ne reste pas sous l’emprise du péché et des ténèbres. Il lui a ouvert la voie vers la vie éternelle. Il est lui-même venu dans le monde pour nous racheter. C’est ce que saint Paul exprime ainsi :

« Bref, de même que la faute commise par un seul a conduit tous les hommes à la condamnation, de même l’accomplissement de la justice par un seul a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie. En effet, de même que par la désobéissance d’un seul être humain la multitude a été rendue pécheresse, de même par l’obéissance d’un seul la multitude sera-t-elle rendue juste » (Rm 5,18-19).

Dieu a décidé d’ignorer le temps de l’ignorance, lorsque les païens auraient pu reconnaître et honorer sa présence invisible à travers les œuvres de la Création. Il a également voulu ignorer les transgressions d’Israël, lorsqu’ils n’ont pas suivi ses instructions.

En son Fils Jésus-Christ, Dieu veut rassembler les nations dans la seule vraie foi, afin que les hommes soient sauvés et aient accès à la vie éternelle. Mais pour que cette offre de grâce devienne efficace dans votre vie, il faut que chaque personne l’accepte.

Méditation sur la deuxième lecture du jour : https://fr.elijamission.net/2023/06/24/

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