Quant à eux [Paul et Barnabé], ils poursuivirent leur voyage au-delà de Pergé et arrivèrent à Antioche de Pisidie. Le jour du sabbat, ils entrèrent à la synagogue et prirent place. Après la lecture de la Loi et des Prophètes, les chefs de la synagogue leur envoyèrent dire : « Frères, si vous avez une parole d’exhortation pour le peuple, parlez. » Paul se leva, fit un signe de la main et dit : « Israélites, et vous aussi qui craignez Dieu, écoutez ».
La mission des apôtres se poursuit. À Antioche de Pisidie, on leur demande de s’adresser à ceux qui se sont rassemblés dans la synagogue le jour du sabbat, parmi les Israélites et les autres hommes craignant Dieu. Paul profite de l’occasion pour conduire ses auditeurs à travers l’histoire d’Israël et des prophètes jusqu’à la venue de Jésus, en qui les promesses se sont accomplies et dont il est venu annoncer la résurrection (Actes 13, 17-41). Après le discours de Paul, le récit des Actes des Apôtres se poursuit comme suit :
« Une fois l’assemblée dispersée, beaucoup de Juifs et de convertis qui adorent le Dieu unique les suivirent. Paul et Barnabé, parlant avec eux, les encourageaient à rester attachés à la grâce de Dieu. Le sabbat suivant, presque toute la ville se rassembla pour entendre la parole du Seigneur. Quand les Juifs virent les foules, ils s’enflammèrent de jalousie ; ils contredisaient les paroles de Paul et l’injuriaient. Paul et Barnabé leur déclarèrent avec assurance : « C’est à vous d’abord qu’il était nécessaire d’adresser la parole de Dieu. Puisque vous la rejetez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! Nous nous tournons vers les nations païennes. C’est le commandement que le Seigneur nous a donné : J’ai fait de toi la lumière des nations pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. » En entendant cela, les païens étaient dans la joie et rendaient gloire à la parole du Seigneur ; tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle devinrent croyants. Ainsi la parole du Seigneur se répandait dans toute la région. Mais les Juifs provoquèrent l’agitation parmi les femmes de qualité adorant Dieu, et parmi les notables de la cité ; ils se mirent à poursuivre Paul et Barnabé, et les expulsèrent de leur territoire. Ceux-ci secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds et se rendirent à Iconium, tandis que les disciples étaient remplis de joie et d’Esprit Saint. » (Ac 13,43-52)
Une fois de plus, la grande fécondité de la mission suscite l’envie de certains Juifs. Ils se mirent à contredire et à insulter les apôtres. Les insultes indiquent généralement l’influence de esprits mauvais sur ceux qui les profèrent. Dans l’ensemble, l’opposition au message du Seigneur prenait un caractère hideux et malveillant. Le plus souvent, il ne s’agissait plus de contester la vérité, mais le cœur des Juifs hostiles était empoisonné par de mauvais sentiments.
Paul et Barnabé se rendirent compte qu’ils ne pouvaient plus atteindre ces Juifs hostiles et tirèrent la conclusion qui s’imposait : « C’est à vous d’abord qu’il était nécessaire d’adresser la parole de Dieu. Puisque vous la rejetez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! nous nous tournons vers les nations païennes. »
Le moment était venu de ne pas limiter l’annonce aux seuls Juifs. Ceux qui étaient fermés au message du Seigneur ne pouvaient pas franchir la porte de la vie éternelle, car ils rejetaient la grâce que Dieu leur offrait. Les apôtres ne pouvaient plus se contenter d’annoncer le message du salut à ces cœurs obstinés. Ils le disaient eux-mêmes, se souvenant de l’ordre du Seigneur : « J’ai fait de toi la lumière des nations pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. »
Il était donc clair pour eux qu’ils devaient s’adresser aux païens. Les Juifs hostiles devaient maintenant assumer les conséquences de leur manque d’ouverture au message du salut.
C’est aussi une leçon importante pour nous qui voulons transmettre la foi aux gens : si nous avons essayé de convaincre certaines personnes des vérités de la foi ou si nous avons essayé de leur transmettre l’Évangile, mais qu’elles ne veulent pas écouter, alors nous devons nous tourner vers ceux qui veulent recevoir le message. Nous pouvons continuer à prier et à offrir des sacrifices pour les premiers, mais si nous voyons qu’ils ferment leurs portes pour recevoir la vérité, il est juste de ne pas continuer à perdre du temps et de l’énergie.
De nombreux païens se sont réjouis d’entendre qu’ils étaient eux aussi destinés au salut et ont embrassé la foi. La Parole du Seigneur s’est alors répandue dans toute la région.
Les Juifs hostiles, en revanche, ne laissèrent pas de répit. Ils profitèrent de leur influence pour inciter les autorités de la ville à agir. Une nouvelle persécution éclata alors et les apôtres furent expulsés de leur territoire.
À cette occasion, nous lisons que les disciples secouèrent la poussière de leurs pieds contre cette ville, en appliquant concrètement les paroles de Jésus : « Si l’on ne vous accueille pas et si l’on n’écoute pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville, et secouez la poussière de vos pieds. Amen, je vous le dis : au jour du Jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins sévèrement que cette ville » (Mt 10, 14-15).
Il s’agit là d’un avertissement très sérieux de la part du Seigneur, qui s’adresse en particulier aux juifs qui se sont fermés au message de l’Évangile et qui ont incité les autres à faire de même, leur interdisant ainsi l’accès à la Parole du Seigneur.
De leur côté, les apôtres poursuivirent leur chemin, remplis de joie et de l’Esprit Saint.
Méditation sur la lecture du jour : https://fr.elijamission.net/2024/05/04/
Méditation sur l’Évangile du jour : https://fr.elijamission.net/2022/05/21/