Par les mains des Apôtres, beaucoup de signes et de prodiges s’accomplissaient dans le peuple. Tous les croyants, d’un même cœur, se tenaient sous le portique de Salomon. Personne d’autre n’osait se joindre à eux ; cependant tout le peuple faisait leur éloge ; de plus en plus, des foules d’hommes et de femmes, en devenant croyants, s’attachaient au Seigneur. On allait jusqu’à sortir les malades sur les places, en les mettant sur des civières et des brancards : ainsi, au passage de Pierre, son ombre couvrirait l’un ou l’autre. La foule accourait aussi des villes voisines de Jérusalem, en amenant des gens malades ou tourmentés par des esprits impurs. Et tous étaient guéris. Alors intervint le grand prêtre, ainsi que tout son entourage, c’est-à-dire le groupe des sadducéens, qui étaient remplis d’une ardeur jalouse pour la Loi.
Ils mirent la main sur les Apôtres et les placèrent publiquement sous bonne garde. Mais, pendant la nuit, l’ange du Seigneur ouvrit les portes de la prison et les fit sortir. Il leur dit : « Partez, tenez-vous dans le Temple et là, dites au peuple toutes ces paroles de vie. » Ils l’écoutèrent ; dès l’aurore, ils entrèrent dans le Temple, et là, ils enseignaient.
Une grande grâce accompagna les apôtres, et par leurs mains, ils accomplissaient des miracles et des prodiges pour le peuple, signes qui authentifiaient leur message. Le peuple les accueillait avec joie et reconnaissance, et le nombre de croyants ne cessait d’augmenter. Cependant, la situation était très tendue, car les Juifs craignaient la réaction de leurs autorités religieuses. Le texte note même qu’« aucun des autres n’osa se joindre à eux ». Cela montre que l’annonce de l’Évangile a subi les pires persécutions depuis le début, depuis la venue du Seigneur. Dans l’Ancienne Alliance, les vrais prophètes, qui rendaient témoignage à Dieu, étaient haïs par ceux qui avaient pour père le diable, comme Jésus l’a témoigné à l’égard de ses persécuteurs (Jn 8,44).
Néanmoins, le Seigneur a poursuivi son œuvre par l’intermédiaire des apôtres. Beaucoup de gens venaient de partout avec une grande foi, apportant des malades et des personnes possédées par des esprits mauvais. Ils cherchaient même à ce que l’ombre de Pierre tombe sur les malades, et l’Écriture témoigne que « tous furent guéris ». Quelle joie et quelle gratitude cela a dû susciter parmi le peuple ! Cette œuvre de Dieu aurait pu devenir une grande fête de louange pour tout Israël et susciter de nombreuses conversions, y compris chez les chefs religieux, si le grand prêtre et ses compagnons ne s’étaient pas « soulevés par envie » contre les apôtres.
Une envie diabolique s’était emparée d’eux et les avait profondément aveuglés. C’est pourquoi ils ne pouvaient et ne voulaient pas reconnaître l’œuvre de Dieu à travers les apôtres. Une telle envie défigure la vue et ne laisse pas de place à la bienveillance envers autrui. C’est comme si l’envie rongeait sa victime de l’intérieur. Voyant que le peuple suivait les apôtres, les autorités religieuses craignaient que les miracles et les prodiges qui se produisaient par leur intermédiaire ne diminuent leur propre influence sur le peuple et ne mettent en péril leur position privilégiée.
Elles n’ont donc pas eu d’autre choix, du moins le pensaient-elles, que d’arrêter à nouveau les apôtres, bien que ces derniers leur aient déjà fait comprendre qu’ils n’obéiraient pas à leur ordre de cesser de proclamer le nom de Jésus. Rappelons la déclaration décisive de Pierre qui exhorte les autorités religieuses à juger par elles-mêmes « s’il est juste aux yeux de Dieu de vous obéir plutôt qu’à Dieu » (Ac 4:19).
Ce jugement des apôtres a été clairement confirmé d’en haut par l’aide céleste que Dieu leur a envoyée : un ange les a fait sortir de prison et leur a donné un ordre sans équivoque : « Partez, tenez-vous dans le Temple et là, dites au peuple toutes ces paroles de vie. ».
Nous voyons ici que, si l’autorité religieuse intervient et tente d’empêcher l’ordre du Seigneur à ses apôtres, comme elle l’a fait dans ce cas, l’Église céleste intervient clairement pour assurer l’accomplissement du plan de Dieu. C’est un signe très important qui souligne l’autorité absolue de Dieu. Seuls ceux qui s’efforcent de faire Sa volonté, et non ceux qui s’opposent à Lui, peuvent invoquer l’autorité de la fonction qu’ils occupent.
Imaginez l’atmosphère de peur et de répression qui régnait à Jérusalem, malgré les signes glorieux de l’amour de Dieu qui se manifestaient aux yeux de tous.
Les apôtres, eux, étaient directement sous l’autorité de Dieu. Ils obéissent à l’ange qui les a délivrés : « Ils l’écoutèrent ; dès l’aurore, ils entrèrent dans le Temple, et là, ils enseignaient ».
Leur obéissance était à Dieu et à l’ordre qu’ils avaient reçu du Ressuscité. Elle a donc également été rendue à leurs messagers angéliques.
Il est douloureux de constater que ceux qui étaient appelés à instruire et à guider le peuple ont fini par se démasquer comme des ennemis de Dieu et de la vérité. Jésus lui-même et ses disciples ont dû faire l’expérience de leur hostilité, et continueront à le faire jusqu’à la fin des temps. C’est pourquoi l’affirmation des apôtres, que nous retrouverons dans le passage suivant, selon laquelle nous devons obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes, est encore d’actualité. Cette hiérarchie ne pourra jamais être modifiée ! Notre obéissance doit toujours être accordée à Dieu en premier lieu. Nous la rendons volontiers aussi à ceux qui sont autorisés à parler en son nom. Mais s’ils ne le font pas, l’exemple des apôtres nous montre comment le Seigneur lui-même ouvre la voie.
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Méditation sur la lecture du jour : https://fr.elijamission.net/2023/04/27/
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