Act 2,14.22-33
Alors Pierre, debout avec les onze autres Apôtres, éleva la voix et leur fit cette déclaration : « Vous, Juifs, et vous tous qui résidez à Jérusalem, sachez bien ceci, prêtez l’oreille à mes paroles. Hommes d’Israël, écoutez les paroles que voici. Il s’agit de Jésus le Nazaréen, homme que Dieu a accrédité auprès de vous en accomplissant par lui des miracles, des prodiges et des signes au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes. Cet homme, livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l’avez supprimé en le clouant sur le bois par la main des impies.
Nous voyons l’apôtre Pierre, renforcé par l’Esprit Saint, proclamer sans crainte le message du Seigneur, la bonne nouvelle de sa résurrection. Nous pouvons noter un changement chez Pierre, car il était sans doute conscient que les ennemis de Jésus – ceux qui étaient responsables de sa mort – n’avaient pas changé d’avis et n’étaient pas devenus des auditeurs dociles et attentifs au message du Seigneur. Mais l’intrépidité, qui est un signe de l’esprit de force, est consciente de son engagement envers la vérité et la mission qu’il a reçue, même si elle comporte des dangers.
Dans le passage que nous avons entendu aujourd’hui, Pierre met l’événement de la résurrection du Seigneur en relation avec les événements et les prophéties de l’Écriture. Dans son discours éclairé, qui doit toucher le cœur des auditeurs, Dieu veut faire comprendre aux Israélites, par l’intermédiaire de son apôtre, que ce qui se passe sous leurs yeux est l’accomplissement des promesses ; il veut leur faire comprendre qu’ils assistent à la réalisation de son plan de salut et leur montrer comment ces apôtres sans instruction peuvent proclamer la vérité avec sa force.
L’apôtre sait qu’il ne s’engage qu’en faveur de la vérité et qu’il ne peut se laisser intimider ni par ses propres craintes, ni par des menaces extérieures. Il écoute l’Esprit Saint, qui lui révèle le plan de salut de Dieu, lui donne la lumière pour le comprendre et la force pour le proclamer avec autorité.
Aujourd’hui encore, il est nécessaire de proclamer l’Évangile sans crainte, sans se laisser intimider par l’environnement de plus en plus antichrétien dans lequel nous vivons, ni par le soi-disant « politiquement correct », qui tente de nous imposer ce que nous devrions penser et dire.
Cela vaut également pour l’Église, si l’on tend à ne plus désigner le péché par son nom et à sacrifier la vérité au nom d’une fausse miséricorde, ou si l’on réduit le message du salut, qui s’adresse à tous les hommes, ou si l’on met l’Évangile sur le même plan que le message d’autres religions, ou si le message de l’Évangile conduit de plus en plus à des actions politiques et appelle en premier lieu au développement humain, au lieu de servir en premier lieu l’annonce du salut.
L’intrépidité est nécessaire, mais aussi une perception attentive du « fil » du message salvifique, tant au niveau de l’Écriture Sainte que du Magistère authentique de l’Église, car c’est là que nous avons une preuve de l’action de l’Esprit Saint.
Après que Pierre ait été pendant trois ans à l’école directe du Seigneur, vivant avec Lui, il peut maintenant, dans la force de l’Esprit Saint, correspondre à sa mission d’annoncer l’Évangile, même sans la présence physique de Jésus.
C’est toujours un modèle pour nous : Porter avec courage le message de la résurrection du Seigneur au monde, chacun à la place où Dieu l’a placé.