Neuvaine de la Pentecôte – Cinquième jour: « le peuple de Dieu »

À tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient,
donne tes sept dons sacrés. 

Donne vertu et mérite,
donne le salut final,
donne la joie éternelle. ».

Tous ceux qui ont la foi, le peuple de Dieu… Qui en fait partie ? Du point de vue de la vocation, tous les hommes appartiennent au peuple de Dieu, car il veut que tous soient sauvés (1 Tm 2,4). C’est pourquoi il a envoyé son propre Fils dans le monde, afin qu’il ramène les hommes à la maison et qu’il en fasse ses enfants.

Cependant, il existe une différence décisive entre ceux qui acceptent cet appel et en vivent, et ceux qui passent à côté de l’invitation du Seigneur.

Certes, l’invitation n’a pas encore atteint tous les hommes et il reste beaucoup à faire jusqu’à ce que le message de l’Évangile soit authentiquement proclamé « à toute créature » (Mc 16,15). Comme notre Père connaît chaque personne, il sait qui est délibérément fermé à son appel et à qui il n’a pas encore été annoncé, ou du moins pas de manière convaincante.

Ce n’est pas à nous de juger.

Ce qui nous concerne, nous qui connaissons l’Évangile et avons reçu la grâce d’être membres de l’Église, c’est que l’appel du Seigneur porte du fruit dans notre vie, afin que d’autres personnes puissent connaître l’amour de Dieu à travers notre témoignage.

Si nous croyons et suivons le Seigneur, nous pouvons être comptés parmi ses « serviteurs » et, par conséquent, les belles paroles de la séquence de la Pentecôte s’appliquent à nous aussi.

La confiance en Dieu est la clé pour traverser ces temps difficiles. Cela vaut aussi bien pour notre vie personnelle que pour la situation de l’humanité en général. Nous ne sommes pas en mesure de les surmonter par nos propres forces et nous nous heurtons souvent à nos limites. Mais c’est précisément lorsque nous percevons nos limites que le Seigneur nous invite à nous tourner vers lui. Ainsi, nos limites et les obstacles sur le chemin deviennent des instruments pour nous tourner de tout cœur vers le Seigneur et nous confier à son aide. Sans aucun doute, Il est toujours là pour nous. C’est nous qui l’oublions souvent et qui préférons nous fier à nous-mêmes au lieu d’oser faire ce pas de confiance en Dieu et de nous jeter de tout cœur dans ses bras.

Lorsque nous faisons ce pas de confiance, nous constatons que les dons de l’Esprit Saint s’activent dans notre vie. Si nous sommes abattus et que nous nous tournons vers le Seigneur, il nous relèvera en nous donnant de la force. Pensez à l’agonie de Jésus à Gethsémani. Dans ces heures difficiles, alors qu’il ne recevait aucun réconfort de ses disciples, un ange est descendu du ciel et l’a fortifié (Lc 22, 43). Si nous nous trouvons dans des situations où nous sommes douloureusement conscients que personne ne peut nous aider et que nous cherchons en vain le réconfort, le Seigneur lui-même nous fortifiera si nous nous tournons vers lui.

Nous avons également besoin d’un esprit de force pour résister à l’épreuve de ces temps et pour accomplir fidèlement la tâche qui nous a été confiée dans la vie. Cette épreuve concerne en particulier la foi, qui est attaquée sur de nombreux fronts, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Église. Ces attaques peuvent être très subtiles et nous ne les identifions pas toujours comme telles. Le poison du relativisme peut se répandre presque inaperçu, même au sein de notre Sainte Église, corrodant la foi et la morale. Si ceux qui ont été désignés comme bergers ne sont pas vigilants – ou, dans le pire des cas, coopèrent même à la destruction – nous devons alors nous réfugier dans le Seigneur et nous armer des armes appropriées pour l’inévitable combat : la défense de notre sainte foi.

En toute chose, nous devons nous concentrer sur le Seigneur. Nous ne devons jamais oublier que ce monde n’est pas notre maison éternelle, mais le lieu où nous devons prouver notre fidélité. C’est pourquoi nos efforts ne doivent pas viser à nous installer dans cette vie, mais à atteindre la vie éternelle. Cette sage approche nous apprendra à vivre notre vie et notre vocation chrétienne avec une grande responsabilité. Saint Paul le dit très bien : « Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus. » (Ph 3,13c-14).

La joie de la vie éternelle que Dieu nous offre peut nous donner des ailes pour affronter plus facilement les difficultés terrestres et pour mieux les affronter, parce que l’amour rend tout plus supportable. Ainsi, la vision de ce qui nous attend dans l’éternité n’est pas simplement quelque chose d’encore lointain que nous atteindrons un jour, mais elle imprègne notre existence terrestre comme une source de joie et aussi de prudence. En effet, les Écritures nous exhortent : « Souviens-toi que ta vie a une fin, et jamais tu ne pécheras. » (Sir 7,36).

Mais plus fort encore que la vertu de prudence, il y a le feu de l’amour et le désir ardent de Dieu, notre Père. C’est ce qui a poussé saint Paul à faire tout ce qu’il lui avait été donné de faire : « J’estime, en effet, qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui va être révélée pour nous. » (Rm 8,18). Par ces paroles, il nous réconforte dans les moments où les croix de la vie nous assaillent.

Les merveilleux dons de l’Esprit Saint nous donneront dans toutes les situations de la vie ce que la bonté de Dieu a préparé pour nous. S’ils s’épanouissent dans notre vie, d’autres, qui ne connaissent pas encore la foi, pourront aussi reconnaître notre témoignage. Nous pourrons ainsi contribuer à inviter les gens à se tourner vers le Père et à obtenir le salut en Jésus-Christ.

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