Neuvaine de la Pentecôte – Huitième jour : « Le gardien de nos âmes »

Une fois que nous aurons ouvert les portes à l’Esprit Saint pour qu’il déploie en nous ses dons, nous apprendrons à le connaître comme le « Gardien de nos âmes ». Nous pourrions aussi l’appeler le « Gardien du trésor », car en effet notre âme est le grand trésor que notre Père nous a confié, que l’Agneau de Dieu a acheté avec son sang pour le libérer de la captivité (1P 1,18-19) et que l’Esprit Saint veut éclairer et faire fructifier avec une grande puissance.

Il ne serait pas si difficile pour notre Divin Gardien de nous conduire jusqu’à la fin de notre pèlerinage terrestre, si nous étions comme de l’argile entre les mains de notre Père céleste et si nous nous laissions docilement modeler par l’amour divin (cf. Jr 18,6). Pensons, par exemple, à la promptitude des saints anges, qui se hâtent d’exécuter les moindres indications de Dieu, sans qu’aucun obstacle ne puisse les arrêter. Pensons aussi à la Vierge Marie, qui s’est mise volontairement au service du Seigneur et lui est toujours restée fidèle.

Certes, nous ne sommes pas des anges, ni la Vierge Marie. Mais ne sommes-nous pas aussi appelés à nous donner entièrement à l’amour de Dieu et à le suivre volontiers là où il nous conduit, comme l’a fait Marie ?

Demandons à l’Esprit Saint ce qu’il nous dirait. Il louerait certainement notre Père et nous décrirait la beauté dont Il a revêtu notre âme lorsqu’Il l’a appelée à la vie, le plaisir qu’Il a pris à notre Création, les promesses qu’Il a en réserve pour notre âme et la dignité qu’Il lui a conférée. Notre Divin Gardien ne se lasserait jamais de chanter les louanges de Dieu, et exalterait sans cesse le Saint, comme ses amis, les saints séraphins.

Il continuerait probablement à chanter un chant de joie pour notre rédemption, et ne cesserait de souligner l’amour et la sagesse du Père céleste dans toute leur beauté.

Ensuite, il nous regardera probablement pour voir si nous l’avons compris et si nous sommes maintenant capables de nous joindre de tout cœur à la louange du Dieu infiniment aimant. Son regard bienveillant se poserait sur nous et nous chuchoterait : « Vous devez rendre cette beauté et cette grâce qui vous sont offertes. J’y veillerai et je t’assisterai en toutes choses ».

Mais, hélas, combien de fois et jusqu’à quel point notre âme s’égare et ne cherche pas la vraie nourriture dans les verts pâturages de Dieu ! Comme elle se laisse facilement influencer et séduire, en prenant de mauvais chemins ! Comme elle perd facilement de vue l’essentiel et perd son temps dans des choses inutiles ! C’est encore pire lorsqu’elle tombe dans le péché et ne se relève pas après la chute.

Mais il est aussi difficile pour l’âme de voir comment sa foi est remise en question dans le monde d’aujourd’hui et même dans l’Église elle ne se sent pas en sécurité.

Le « Gardien de nos âmes », qui est aussi le « Gardien de l’Église », a tout cela en vue. Bien qu’il n’ait jamais recours à la violence, il fait tout son possible pour empêcher l’âme de s’égarer. Dans les Actes des Apôtres, par exemple, il nous est dit que l’Esprit Saint a empêché les apôtres de se rendre au but qu’ils s’étaient fixé, car la Providence avait d’autres projets (Ac 16, 6-7).

De la même manière, le Saint-Esprit intervient lorsque nous risquons de choisir la voie erronée. Sa voix admonitrice nous parlera intérieurement et nous empêchera parfois de prendre une mauvaise direction.

Notre divin gardien « ne dort pas, ne sommeille pas » (Ps 120,4), et son regard aimant veille sans cesse sur nous. Même les mouvements les plus subtils de notre âme, qui doivent comparaître devant le tribunal de l’amour, ne lui échappent pas. L’Esprit Saint ne se contente pas que nous évitions les transgressions les plus grossières contre l’amour, ce n’est pas le but ultime ! Il veille à ce que nous soyons pleinement unis à la Volonté de Dieu, que nous puissions glorifier le Père et atteindre notre but.

L’Esprit Saint nous aide donc à ne pas nous égarer, en ce sens qu’il nous assiste et qu’il écarte avec notre coopération les obstacles qui se dressent sur notre chemin, afin que nous accomplissions le plan pour lequel Dieu nous a créés et que nous correspondions ainsi à notre vocation. Si nous le laissons prendre les rênes de notre vie, il pénétrera tous les domaines de notre être avec une connaissance précise et séparera la lumière des ténèbres.

D’une manière particulière, l’Esprit Saint veillera sur notre vie spirituelle afin qu’elle ne s’affaiblisse pas, et nous exhortera à ne pas négliger la prière et les autres pratiques spirituelles.

Si nous sommes attentifs au Gardien de nos âmes, il nous guidera en toute sécurité à travers les âges, surtout lorsque les puissances hostiles à Dieu s’allient de plus en plus « contre le Seigneur et son messie » (Ps. 2, 2), comme c’est le cas aujourd’hui.

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