Livre de l´Apocalypse 1:12b- 18
M’étant retourné, j’ai, Jean, vu sept chandeliers d’or, et au milieu des chandeliers un être qui semblait un Fils d’homme, revêtu d’une longue tunique, une ceinture d’or à hauteur de poitrine ; sa tête et ses cheveux étaient blancs comme la laine blanche, comme la neige, et ses yeux comme une flamme ardente ; ses pieds semblaient d’un bronze précieux affiné au creuset, et sa voix était comme la voix des grandes eaux ; il avait dans la main droite sept étoiles ; de sa bouche sortait un glaive acéré à deux tranchants. Son visage brillait comme brille le soleil dans sa puissance. Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort, mais il posa sur moi sa main droite, en disant : « Ne crains pas. Moi, je suis le Premier et le Dernier, le Vivant : j’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles ; je détiens les clés de la mort et du séjour des morts.
Ce dimanche coïncide avec différents moments qui ont une grande importance pour la vie des catholiques : C’est le jour de l’octave de la résurrection du Christ et le dimanche de la miséricorde, qui trouve son origine dans les révélations de Jésus à Sœur Faustine Kowalska.
Pour notre petite communauté Agnus Dei, ce jour marque le quarante-deuxième anniversaire de sa fondation.
La première chose que nous devons toujours faire est de remercier le Seigneur pour sa bonté et de le louer. Que deviendrait notre vie si nous ne le connaissions pas ? Il nous manquerait l’essentiel, c’est-à-dire l’amour qui nous a créés, qui nous a rachetés et qui mènera son œuvre en nous à son terme. Nous n’aurions pas celui qui nous dit : « Ne crains pas. Moi, je suis le Premier et le Dernier, le Vivant : j’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles ; je détiens les clés de la mort et du séjour des morts. »
Cette gratitude et cette louange de Dieu devraient être particulièrement présentes lorsqu’on a été appelé à Le servir dans une communauté religieuse et à centrer toute sa vie sur Lui. Puisque j’ai – Frère Elias – reçu la grâce de Dieu de coopérer avec l’Esprit Saint dans la fondation de cette communauté, je voudrais transmettre quelques approches de la spiritualité d’Agnus Dei à toutes les personnes qui écoutent mes méditations quotidiennes et les chants sacrés de Harpa Dei. De cette façon, ils peuvent apprendre à nous connaître un peu mieux.
Si je devais résumer en quelques mots quel est l’aspect principal du ministère de notre communauté, je répondrais la même chose que ce que j’ai dit il y a plusieurs années à un prêtre qui me demandait : « Nous voulons aider à préparer l’Épouse pour l’Époux ».
Dans cette perspective, toutes nos activités prennent leur sens le plus profond. Parmi elles, la première à mentionner est la contemplation, qui consiste à approfondir quotidiennement notre amour pour Dieu et à devenir de plus en plus réceptif à son amour. Dans notre Maison Mère – le Monastère de Frauenberg en Allemagne – nous pratiquons l’Adoration Perpétuelle depuis le 11 février 1985. Depuis la crypte du monastère, jour et nuit, quelqu’un prie pour l’Église et le monde –
Que le Seigneur nous trouve en veillée quand Il viendra !
Ces dernières années, nous avons découvert la forme extraordinaire du rite romain, la messe tridentine, et depuis lors, notre amour pour la sainte liturgie s’est approfondi.
La contemplation va de pair avec le chemin spirituel que nous cherchons à parcourir intérieurement. Nous l’appelons la « Voie de l’Agneau ».
De là naît un apostolat fécond dans la proclamation de la Parole et dans le chant sacré. De nombreuses personnes s’adressent à nous pour obtenir des conseils en matière spirituelle et pastorale.
En outre, notre communauté réalise des œuvres de charité, notamment dans le domaine de la protection de la vie. En Afrique, nous avons une petite fondation, où nous nous occupons des enfants qui sont devenus orphelins après la guerre au Congo en 2000.
A noter également la présence d’une sœur de notre communauté de Jérusalem, qui a pour mission de prier dans les lieux saints pour le monde et l’Eglise. Avant l’épidémie de coronavirus, nous proposions des « exercices itinérants » aux pèlerins en Terre Sainte.
Puisque, après avoir reçu la grâce de la conversion, le Seigneur m’a conduit à l’Église catholique – dans laquelle je suis entré avec conviction – je dois regarder attentivement la direction qu’elle prend aujourd’hui. Malheureusement, nous voyons beaucoup de choses qui, de notre point de vue, éclipsent la beauté de l’Épouse du Christ. Nous essayons de contrecarrer ces tendances et de faire ressortir sa véritable beauté.
Nous n’avons jamais été une grande communauté, et nous ne le sommes pas non plus maintenant. Mais nous vivons en paix, reconnaissants au Seigneur de ce que nous avons tous le même sentiment et une vision commune de la situation dans l’Eglise et dans le monde, pour y donner notre réponse…
La conscience du retour du Christ est notre première motivation pour faire tout ce qui est en notre pouvoir afin que l’Évangile soit proclamé partout.
« Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Lc 18, 8) Sommes-nous, nous, les fidèles, conscients que ce Fils de l’Homme, « revêtu d’une longue tunique, une ceinture d’or à hauteur de poitrine », reviendra dans sa gloire à la Fin des Temps, comme les anges l’ont annoncé le jour de l’Ascension à Jérusalem (Ac 1, 11) ? Nous ne connaissons ni le jour ni l’heure (Mt 24, 36), mais il ne fait aucun doute que la seconde venue du Seigneur se rapproche chaque jour davantage.
L’Église est-elle suffisamment préparée, annonce-t-elle l’Évangile avec autorité et appelle-t-elle les hommes à la conversion, qu’ils soient juifs ou païens, le salut des âmes est-il toujours le but premier et sans équivoque de la mission, ou met-on trop l’accent sur les affaires intramondaines, de sorte que le zèle ardent pour la glorification de Dieu, pour la suite du Christ et pour sa sainte Église est diminué ?
Une Église tiède ne peut pas se tenir devant le Seigneur qui revient (cf. Ap 3.16). Une Église qui est plus occupée par les problèmes de ce monde que par la chose primordiale qui lui a été confiée, se dessèche et ne pourra guère résister à l’attraction des puissances antichrétiennes.
Que le Seigneur accorde à notre petite communauté de remplir fidèlement la mission qui nous est confiée et de ne jamais Le renier ! Nous vous demandons à tous de prier pour nous à cet égard. Merci !