NOTE : Aujourd’hui, nous écouterons le psaume responsorial de la fête de saint Luc. Une méditation sur l’Évangile du jour se trouve sur le lien suivant :
Sal 145(144),10-11.12-13ab.17-18
Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits,
Ils annonceront aux hommes tes exploits,
la gloire et l’éclat de ton règne :
ton règne, un règne éternel,
ton empire, pour les âges des âges.
Le Seigneur est juste en toutes ses voies,
fidèle en tout ce qu’il fait.
Il est proche de ceux qui l’invoquent,
de tous ceux qui l’invoquent en vérité.
La fête de saint Luc l’évangéliste nous invite à réfléchir une fois de plus à la valeur infinie de l’évangélisation. Cela devient encore plus important lorsque nous constatons que le message de l’Évangile est souvent édulcoré, même par la plus haute autorité de l’Église.
Si nous gardons à l’esprit les récentes déclarations du pape François à Singapour, affirmant que toutes les religions sont un chemin vers Dieu (déclaration qu’il a réaffirmée quelques jours plus tard), il convient de noter qu’il s’agit d’une contradiction fondamentale avec l’Évangile et la doctrine de l’Église, que nous ne pouvons pas accepter, réinterpréter ou relativiser.
Comme nous l’enseignent les Saintes Écritures, l’annonce de l’Évangile est un commandement du Christ ressuscité aux Apôtres (Mt 28, 19-20) pour que les hommes soient sauvés, car « sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver. » (Ac 4, 12).
L’Église naissante a assumé cette mission et l’a remplie tout au long des siècles, jusqu’à nos jours. Il a toujours été clair que les paroles du Seigneur, selon lesquelles « personne ne vient au Père si ce n’est par moi », devaient être comprises telles qu’elles avaient été prononcées. L’Esprit Saint a pris la tête de l’œuvre d’évangélisation et a poussé tant de missionnaires à consentir à d’énormes sacrifices pour porter la Parole du Seigneur jusqu’aux extrémités de la terre et pour administrer les sacrements. D’innombrables chrétiens ont donné leur vie au nom de la vraie foi, professant qu’il n’y a de salut qu’en Jésus-Christ.
Comme le dit le Psaume, ils devaient
« annoncer aux hommes tes exploits,
la gloire et l’éclat de ton règne :
ton règne, un règne éternel,
ton empire, pour les âges des âges.»
L’œuvre inégalée de Dieu est d’envoyer son propre Fils pour racheter l’humanité par sa mort expiatoire sur la croix. En payant ainsi le prix de la rançon, il a libéré les hommes du péché et de la domination de Satan.
Si l’Église cessait de proclamer cette vérité avec sagesse et autorité, elle perdrait sa mission divine et commencerait à se transformer en une institution purement humaine ou, au pire, en une sorte d’anti-Église.
En revanche, si elle continue à authentiquement proclamer l’Évangile et tout ce qui en découle, elle continuera à être la lumière du monde, même si elle est rejetée par les hommes.
Le Seigneur a envoyé ses disciples proclamer l’Évangile « à temps et à contretemps » (2 Tm 4,2). Son message ne peut être accommodé et réinterprété au point d’être présenté uniquement comme des paroles de sagesse dont chacun peut tirer quelque chose d’utile. Cela ne suffit pas ! L’Évangile nous met face à une décision : voulons-nous suivre le Fils de Dieu ou non ?
Il ne fait aucun doute que l’annonce de l’Évangile ne peut s’accompagner d’une contrainte physique ou psychologique. Le messager doit aussi faire preuve de prudence et d’empathie pour comprendre la réalité de la vie des gens ou utiliser leurs convictions religieuses ou philosophiques comme un hameçon pour les évangéliser. Cependant, le feu de l’Esprit Saint, qui veut que tous les hommes « parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tm 2,4), ne doit jamais s’éteindre en lui. L’Esprit du Seigneur, qui nous rappelle tout ce que Jésus a dit et fait, ne veut rien d’autre : il veillera avec zèle à ce que l’Évangile ne soit pas déformé et à ce que l’annonce de la vérité ne soit pas remplacée par un esprit humain, voire luciférien, qui cherche souvent à s’immiscer et à prendre sa place.
Il rappellera sans cesse l’essence du message évangélique et évoquera ces paroles fortes qui peuvent provoquer une « séparation des esprits » :
« si nous-mêmes, ou si un ange du ciel vous annonçait un Évangile différent de celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème !Nous l’avons déjà dit, et je le répète encore : si quelqu’un vous annonce un Évangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème ! » (Gal 1,8-9).
Ce dont nous avons besoin, c’est d’une annonce de l’Évangile à tous les hommes, pleine de clarté et de charité. Si la vérité leur est annoncée avec la force de l’Esprit Saint, peut-être répondront-ils à l’invitation du Seigneur.