SÉRIE SUR LA VIE SPIRITUELLE: L’ascétisme des pensées (Seconde partie)

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Le rejet des mauvaises pensées

Toute pensée volontaire – c’est-à-dire consciente – qui s’oppose à Dieu et à l’homme doit être radicalement combattue.

De même qu’en suivant le Christ nous évitons toute action mauvaise, même si nous devons nous faire violence pour ne pas céder à la tentation, nous devons faire de même avec les pensées. En fait, les pensées précèdent généralement les actions et préparent le terrain pour leur exécution et leur réalisation. C’est pourquoi nous devons veiller attentivement sur eux et rejeter toute mauvaise pensée qui se présente. Cette résistance est obtenue en invoquant le nom de Jésus, en demandant l’aide de l’Esprit Saint ou par d’autres moyens spirituels appropriés, de manière à chasser ces mauvaises pensées. De cette manière, nous leur refusons notre approbation, notre consentement volontaire… Et cela est décisif !

Il ne s’agit en aucun cas d’une répression de ces pensées qui, par exemple, font remonter certains sentiments ou contenus inconscients ou semi-conscients, qui nous font voir les ombres qui nous habitent encore. Au contraire, le rejet des mauvaises pensées est donné par l’invocation du Nom du Seigneur, afin que Lui, par son Esprit, les touche et les dissolve en nous. Ainsi, ils ne sont pas réprimés, relégués dans l’inconscient, où ils pourraient poursuivre leur travail destructeur sans être détectés.

Or, il faut savoir distinguer entre une mauvaise pensée forte qui m’attaque soudainement, voulant exercer sur moi une sorte de pouvoir dictatorial ; et une autre pensée qui, au contraire, surgit lentement en moi, comme une séduction ou un dérangement. Dans le premier cas, il peut s’agir d’une attaque directe des forces du Mal. Dans le second cas, en revanche, il s’agit généralement d’une pensée qui vient de notre cœur, bien qu’il soit également possible que les deux éléments se mêlent. Il se peut que les pensées négatives proviennent de mon propre cœur et que les puissances démoniaques se chargent de les accroître et de les transformer en un véritable tourment. Par exemple, il est possible de construire toute une tour d’intenses pensées d’auto-accusation, avec lesquelles le démon veut pousser la personne au désespoir.

Dans le premier cas, lorsque les mauvaises pensées sont des attaques directes du Mal, il faut s’armer immédiatement de la Parole de Dieu, invoquer le Nom du Seigneur et même faire une prière de renonciation aux puissances du mal. Si cette attitude déterminée et volontaire est adoptée, le calme revient généralement après un certain temps et l’âme retrouve la paix intérieure. À travers ces expériences, Dieu nous enseigne l’importance d’être toujours vigilants, et une confiance ferme en sa force et sa présence grandit en nous.

Dans le second cas, lorsqu’il s’agit de pensées qui viennent de notre propre cœur, le combat est souvent plus long, car il ne s’agit pas seulement de résister concrètement à une mauvaise pensée, mais de tourner constamment tout ce qui est en nous vers Dieu. L’invocation insistante de Son Nom enlève le pouvoir des mauvaises pensées, et en même temps notre être intérieur devient de plus en plus ouvert à l’Esprit Saint. Dieu utilise ces circonstances pour purifier notre cœur et augmenter sa capacité à aimer.

Dans les deux formes de combat, nous ne pouvons être victorieux que si nous ne donnons pas notre consentement aux mauvaises pensées, si nous ne dialoguons pas ou ne négocions pas avec elles, si nous ne nous laissons pas séduire par leur éventuel attrait ou justifier leur contenu. C’est seulement à cette condition que nous aurons la force nécessaire pour combattre et vaincre ces pensées destructrices dans le Seigneur. Sinon, nous serions affaiblis intérieurement, car nous pourrions encore leur donner un consentement secret, ce qui nous empêcherait de prendre nos distances avec suffisamment de détermination et de recourir aux armes spirituelles appropriées.

Le combat peut devenir vraiment féroce, en fonction de l’intensité des attaques démoniaques ou de l’enracinement de ces pensées en nous. Cependant, la grâce de Dieu nous fortifie pour la confrontation et rend notre volonté capable de se détacher des mauvaises pensées et de se tourner vers Lui.

Dans ces luttes, nous ne devons pas perdre courage, même si nous ne sommes pas toujours victorieux. Dans les défaites, nous pouvons nous rendre compte de l’erreur commise et décider d’être plus vigilants la prochaine fois. En aucun cas, nous ne devons abandonner ! Si Dieu nous permet d’affronter ces luttes, cela signifie qu’il a commencé à nous conduire sur un chemin plus profond. Dans ce contexte, il convient de mentionner que ces luttes n’ont pas seulement pour but la purification et le renforcement de sa propre âme, mais qu’au-delà de l’aspect personnel, elles peuvent avoir différentes significations, que nous aborderons à une autre occasion.

Demain, nous continuerons à développer le thème de l’ascèse des pensées : que faire de ces pensées qui ne sont pas directement pécheresses, mais inutiles ?